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l’ultime départ

Fait surprenant, (une chance !) le géant des mers est à moitié vide. Après les derniers embarquements de Cherbourg et de Queenstown on ne compte que 1 313 passagers pour une capacité de 2 435, sans compter les 885 membres d’équipage. Mais c’est un phénomène courant. Plusieurs voyageurs hésitent à s’embarquer sur une croisière inaugurale à la merci d’un personnel de service encore novice.

Le 14 avril 1912, le somptueux paquebot est à quai à Southampton. Depuis son départ de Belfast, en Irlande du Nord, quelques jours plus tôt, il a dû essuyer certains pépins: un délai pour les essais en mer à cause du mauvais temps ainsi qu’un incendie dans les soutes à charbon. Dans ces circonstances, le capitaine et les membres de l’équipage sont fiers de pouvoir respecter l’horaire prévu par la White Star, le Titanic quitte le port britannique le 10 avril, dans l’après-midi.

L’équipage admirait le capitaine Edward J. Smith, il était au service de la White Star depuis 30 ans, il était très respecté. À cette époque on choisissait son navire en fonction du capitaine, de la façon dont il commandait à bord. Il était le meilleur et le mieux payé aussi… Mais les navires étaient de plus en plus gros, l’évolution était si rapide que personne n’avait le temps de s’adapter.

Le 10 avril à midi sonnant le Titanic quitte les quais en glissant doucement. Alors que le bateau glisse dans l’étroit chenal de Southampton, le déplacement d’eau qu’il provoque a des conséquences inattendues. En effet, les transatlantiques amarrés de chaque côté du chenal sont attirés vers le paquebot. Soumises à une trop forte tension, les amarres du New York se rompent, et le navire se met en travers du Titanic. Le capitaine Smith réagit avec sang- froid; il augmente un peu la vitesse de son bateau et barre légèrement à bâbord. Le remous des hélices suffit à ramener doucement le New York à quai.

Le Titanic poursuit sa route. La plupart des passagers, occupés à visiter leur somptueux hôtel de mer, ne remarquent pas l’incident, mais certains voyageurs plus attentifs y voient un mauvais présage.

Après deux courtes escales à Cherbourg et à Queenstown, le Titanic met enfin le cap sur New York, le 11 avril, en début d’après-midi. Parmi les passagers, on trouve des multimillionnaires, des pairs du Royaume-Uni, des gens du monde ainsi que des émigrants rêvant de faire fortune aux États-Unis. Le président de la White Star, Bruce Ismay, et le directeur du chantier de construction du Titanic, Thomas Andrews, sont aussi du voyage.

un palace flottant

Des installations de luxe, dignes des plus grands palaces. Sur le pont promenade, des appartements privés comprenant salon, salle à manger, chambre, salle de bains, toilettes. Des prix fabuleux, 4,500 $, alors qu’il n’en coûte que 125 $ pour une cabine intérieure de première classe, 65 $ pour une cabine de deuxième et 40 $ pour une couchette de troisième classe.

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Une chose surprenante cependant, beaucoup de cabines de première classe ne comportent qu’un lavabo. Des toilettes et des salles de bains collectives sont installées dans les corridors les plus proches.

Sur le Pont A, se succèdent le grand salon et la bibliothèque prolongée par un cabinet de lecture et de correspondance prévu également comme boudoir pour les femmes. Plus à l’arrière, les passagers accèdent à un fumoir qui débouche sur le bar.

Sur le Pont C, l’attraction majeure concerne la grande salle à manger de 550 convives. Les repas du soir se passent dans l’éclat des lumières et des toilettes d’un aspect féerique. Il y a aussi le Café parisien installé sur une partie du pont promenade.

Le Titanic dispose aussi d’une galerie marchande, d’un salon de coiffure, d’un cabinet médical et d’installations sportives, d’une salle de gymnastique située sur le pont des embarcations. S’y ajoutent des bains turcs et une piscine. On peut aussi ajouter un orchestre réservé spécialement aux passagers de première classe. Les concerts doivent avoir lieu dans le grand salon.

Les passagers de deuxième classe ne sont pas sacrifiés, bien au contraire. Les cabines se trouvent à l’arrière, elles sont desservies par un escalier et un ascenseur. Une grande salle à manger, un vaste salon, une bibliothèque, un fumoir et un pont promenade.

Et pour la troisième classe, la White Star a renoncé à ces dortoirs de 40 à 50 personnes que l’on retrouve encore sur tous les paquebots de l’époque. Les passagers disposent maintenant de cabines de deux à quatre couchettes situées à l’avant et à l’arrière du Pont E jusqu’au Pont G. Une salle à manger, une salle de réunion et un fumoir pour les hommes.